Romane déposa son sac (trop lourd) au pied du rocher…
[une dernière phrase pour un potentiel texte ou manuscrit que je n’avais même pas notée, totalement démotivé]
Depuis un an et spécialement au premier semestre 2022, je me suis efforcé de reprendre mes documents de jeunesse, et les présenter, les faire évoluer.
L’idée, c’était non seulement d’utiliser des tonnes d’histoires mises de côté, les exploiter, et aller vers des manuscrits plus ambitieux.
Etant ado, j’ai toujours eu le fantasme d’écrire, mais surtout de devenir romancier dans le sillage des œuvres ou auteurs que j’admirais: les volumes de la Bibliothèque Verte, Michel, les Stephen King… et tant d’autres.
Quand j’avais 15-20 ans, je n’ai jamais réussi à transposer ce que j’avais en tête vers la page de manière satisfaisante. Des moyens limités, manque d’expérience, autre époque et trop jeune… des tas de raisons.
Presque 20 après, l’objectif c’était de voir déjà si j’avais vraiment envie de reprendre mes vieux scripts, récits inachevés, si ça ferait sens, et puis éventuellement de m’aventurer sur un format plus ambitieux, tester mes limites.
Cela a parfois donné des résultats intéressants, parfois ça n’a pas fonctionné, ou alors très lentement, péniblement. D’une façon ou d’une autre, que ce soit une réussite ou un échec, j’avais besoin de me confronter à tout ça encore une fois, avec plus de maturité, d’expérience.
Il y a avait aussi le vieux fantasme des concours littéraires: ado ou jeune adulte, j’avais rêvé d’inscrire une nouvelle, et peut-être percer dans ce milieu, trouver ma voie. Ce qui ne s’est jamais réalisé.
Encore une fois, mes capacités étaient bien trop restreintes.
Depuis 2021, j’ai vraiment mis de plus en plus l’accent sur des travaux longs, pioché dans mes cartons pour y trouver de la matière et développer.
Quelques publications en prenant des sujets très brefs et les prolonger, les mettre en place sous forme de synopsis, avec notes, résumés (S/A1, S/A2, et le volume 3 des Synopsis/Archives qui n’est jamais sorti).
Mais je restais dans un cadre assez étriqué: avant d’y consacrer plus de temps, d’y passer peut-être des mois, je devais savoir si installer des titres/concepts menait quelque part, si vraiment j’y reviendrais un jour.
Car ça ne valait pas le coup de passer des années à amorcer des récits pour ne jamais y remettre les pieds, et se rendre compte que je n’avais pas spécialement l’énergie, le désir ou les compétences pour aller vers des romans.
Doucement, je suis revenu sur mon blog pour des expériences diverses plus discrètes.
Puiser dans des fiches et présenter ça aussi bien à l’écrit qu’en audio/vidéo, composer des thèmes pour illustrer mes histoires, installer aussi mes histoires/concepts sur d’autres supports (avec Youtube), toujours pour enregistrer, sauvegarder et un jour y replonger… peut-être.
Après janvier, j’ai commencé à développer des scénarios un peu plus étoffés, voir si je parvenais à convertir mes résumés en textes mieux tournés, avec le style en plus et d’autres détails.
Installer une méthode créative pour parvenir à reprendre un jour mes plus gros dossiers de jeunesse, les projets qui alors me tenaient à cœur .
Je passe des étapes, et j’arrive au début de l’été 2022, après de nombreux travaux que je n’ai pas mis en ligne.
D’avril jusqu’à juin, j’ai poursuivi mes expériences mais cette fois-ci dans le cadre de quelques concours, pour cumuler plusieurs objectifs m’ayant toujours fait rêver. Des vieux trucs inachevés, m’ôter cette frustration. Ne rien regretter.
D’abord un défi à petite échelle… où j’avais une histoire, un texte, mais j’ai laissé passé la date sans insister vraiment.
Puis le concours Amazon KDP – Les plumes francophones, qui est toujours ouvert à l’heure actuelle, puisque la date limite ne sonnera que fin août.
J’ai accumulé pas mal de travaux, des pages d’après archives, des résumés que j’ai ensuite relus et convertis en textes courts… mais toujours pas de véritables nouvelles. Une phase aussi bien excitante que chaotique.
Je commence des histoires, en notes ou avec des phrases plus précises, et sitôt que j’ai exprimé ce que j’avais à l’intérieur, cerné l’intrigue dans sa globalité, vu où ça allait, je m’en désintéresse, je passe à ‘autre chose, je décroche.
Ce phénomène se produisait déjà il y a des années, et je n’ai pas changé. Ne pas être capable de fixer mon attention dans une seule direction, une seule fiction. Je compose toujours comme je rêve.
La conclusion est simple: si j’avais vraiment eu envie d’écrire sur des formats plus larges, passer des semaines sans interruption sur un sujet en particulier et que ça doive aboutir, je l’aurais fait il me semble depuis longtemps. J’aurais insisté, relu et perfectionné, ça aurait fini par s’imposer naturellement… mais là je sens que plus j’insiste moins ça a de sens, plus je force et plus je m’éloigne. Les mêmes sensations étranges et désagréables à la longue que lorsque j’étais plus jeune: au début ça m’amuse, je suis excité/inspiré quand je pose une idée générale, un récit dans ses grands axes, puis de moins en moins quand il s’agit de détailler et ça devient juste pesant, étouffant.
Ma perspective a changé, ces travaux n’auront donc pas été inutiles.
Déjà, j’avais envie de retravailler sur des scénarios, y passer un peu plus de temps, m’immerger durant des semaines dans certains documents, et je l’ai fait, bien que ça n’ai pas donné exactement le résultat escompté.
Le concours Amazon, qui court toujours, là encore même s’il y a peu de chances au final que j’envoie quoi que ce soit car les romans ne cadrent pas avec mon besoin de changer constamment, de me démultiplier, écrire de la fiction comme on créer des playlists, des albums… au moins j’aurais vécu un peu cette aventure. Et je vais laisser une petite fenêtre ouverte jusqu’à la fin de l’été, même si ça me semble de moins en moins probable.
Comment je vois les choses à présent? Mes archives de jeunesse seront d’autres sources tout simplement dans lesquelles je pourrais aller puiser, à ranger au même titre que mes lectures, les films que je vois, des histoires anciennes à reprendre éventuellement mais sans forcer, à traiter frontalement ou alors de quoi s’en inspirer vaguement, à évoquer en mode souvenir. Disons que je n’en ferai pas une priorité absolue comme je le pensais à une époque.
Les longs récits, nouvelles, romans… là encore je ne ferme pas cette porte, mais ça se fera plus au cas par cas, au hasard, si par exemple j’ai envie de revenir sur un texte, donner une suite à un univers, retrouver des personnages à l’occasion d’un autre recueil, pourquoi pas même des années plus tard. Ne pas forcer une continuité, être beaucoup plus libre dans ma volonté ou non de prolonger un propos, développer une histoire/retrouver des figures familières seulement si l’envie s’impose d’elle et dans le cadre court qui me convient toujours. Des recueils et des textes. A chaque coup avec un point de départ et sa propre conclusion au bout de quelques paragraphes. Chaque session complète, donnant naissance à un résultat concret/entier sans avoir l’obligation d’y revenir ultérieurement. 1 séance = 1 récit.
Les travaux récents que je n’ai pas postés, et dont on peut apercevoir quelques extraits en images, je les garde toujours sous le coude à l’heure actuelle. Mes pensées sont encore un peu embrouillées, je manque de recul et je préfère laisser passer l’été, la date limite du concours.
Forcément, des années à s’imaginer auteur de romans, ça marque, ça s’incruste, et il faudra du temps avant de me libérer de cette fausse piste. Me désintoxiquer de ce rêve qui n’est pas pour moi, qui ne cadre pas avec mon caractère. Le maximum que je pourrais un jour envisager, c’est de compiler des textes reliés à un même univers, et que j’aurais accumulés aléatoirement au fil des années et des recueils. Rassembler éventuellement des textes indépendants mais tous connectés à une archive spécifique, tournant autour du même héros ou scénario.
Si après août mes craintes/intuitions se confirment vraiment et que je reste définitivement hors des longs récits dans 99% des cas, plutôt évoquer mes archives occasionnellement et encore une fois sous forme de textes directs, peut-être que je reviendrai dévoiler ici ces montages inédits, ces brouillons, et réaffirmer mes conclusions, cette démonstration avec plus de clarté.
Les « vacances » ne sont pas encore terminées.
J’ai hâte de retrouver ma motivation là où je me sens pleinement à l’aise, écrire dans le cadre qui me correspond, faire ce pour quoi je suis fait, inventer des histoires multiples, trouver des concepts et publier des sommaires variés. Ce que j’ai toujours pratiqué sans en avoir forcément conscience, depuis le départ, que ce soit en privé, sur mon blog ou Amazon.
Capter à chaque fois un moment, une période retranscrite à travers des dizaines de textes, et des couvertures. Prendre une photo d’un point précis dans mon parcours, mes pensées, mes envies, mes doutes à un instant T.
C’est juste que mes archives rejoindront la liste des options possibles, d’autres sources d’inspiration. Mais les recueils c’est définitivement ça mon style et j’avais besoin d’aller aussi loin que possible, hors de ma zone de confort, avant d’y revenir et de le réaffirmer.
Photo 1: sommaire pour volume inachevé Mes Angles Morts synopsis/textes, documents, autres titres et croquis pour récit Flag
Photo 2:The Body Western (à gauche), portrait La jeune fille de paille (à droite)
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