La police recherchait Wendy. Le barrage lui offrait une cachette depuis 20 jours, mais ça ne durerait pas.
Son amie Sal avait parlé d’un salon de beauté sur le boulevard. Une enseigne à la limite de la légalité. Son propriétaire l’aiderait peut-être. Si elle arrivait jusqu’à cette zone qui diffusait en boucle son portrait.
Pour le moment, essayer de modifier son apparence se révélait inutile: une casquette posée sur sa tête se mettait aussitôt à se désintégrer. Et se tondre le crâne conduisait au même résultat: la sauvegarde faisait repousser cette coupe rétro qui la rendait si reconnaissable.
Les choix s’appauvrissaient au fur et à mesure que les jours défilaient. Les ennemis la cernaient.
La rumeur disait que Norton Sedgwick, patron du Hairspray Smile, pouvait vous façonner le visage de vos rêves. Et accessoirement, qu’il était friand de compagnie cybernétique. Un sacré vicelard. Dieu sait ce qu’il exigerait d’elle.
Elle réservait sa première fois à Portman, son réparateur attitré. Il ne l’avait même jamais embrassée, mais les longues conversations qu’ils avaient durant les séquences d’entretien en disaient beaucoup sur le sujet. Comme ses doigts tremblants sur sa peau synthétique.
Le lendemain soir. Aux dernières nouvelles, le mot « assassin » clignote en rouge sur son front. La peur a effacé sa carte d’orientation interne. Et les étranges mèches ne cessent d’ondoyer contre le vent, électrisées par la rage.
D’après sa recharge d’instinct, une centaine de fusils chargés accourent par les trois rues qui mènent au carrefour où elle s’est enfermée.
La seule bonne nouvelle concerne Benjamin Portman: ses yeux noirs et inquiets apparaissent également sur tous les écrans du centre.
Mais parviendront-ils à se croiser une ultime fois avant que Le Grand Magasin ne leur mette la main dessus et les « désactive » tous les deux?
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